Tel que nous avons pu voir dans la première partie du blogue Le syndrome d’immobilisation – Partie 1 – Physiothérapie SMOBILE (physiotherapiesmobile.com), le syndrome d’immobilisation peut survenir suite à une période prolongée d’alitement en lien avec une condition aiguë ou chronique.

Puisque les conséquences et complications peuvent être importantes, il est important de le prévenir.

Il y a plusieurs choses qui peuvent être mises en place en prévention, dont la mobilisation précoce.

Débutez les exercices au lit dès que possible selon l’état de la personne que vous accompagné. Il est important ici de valider la présence de restrictions ou de contre-indications avec les spécialistes de la santé.

Nous allons donc explorer différents exercices au lit que vous pourriez faire avec votre proche lorsqu’il est alité.

 

Exercices passifs 

 

Vous pouvez débuter par des exercices passifs si l’état de la personne ne lui permet pas de faire des exercices assistés ou actifs

À savoir :

  • Un exercice passif est exécuté par une tierce personne.
  • Il n’y a pas de mouvement actif de la personne alitée.
  • Le mouvement doit se faire lentement.
  • Une prise englobante est recommandée, évitez les prises en pince.
  • Il faut respecter l’amplitude de mouvement disponible. N’allez pas trop loin pour débuter pour ne pas occasionner de douleurs ou de blessures.
  • Être à l’écoute de la personne mobilisée. Vérifiez ses expressions faciales et cessez le mouvement si la personne grimace, fronce les sourcils, etc.
  • Si possible, montez le lit électrique à la hauteur de vos hanches pour bien travailler sans vous blesser.
  • Faites une dizaine de mobilisations dans la lenteur et la douceur. Pour vous aider, vous pourriez compter jusqu’à 10 secondes pour compléter le mouvement.

 

Voici quelques exemples d’exercices passifs :

 

1- Flexion de l’épaule

 

 

  • Prenez le bras à deux mains en le tenant avec une prise englobante au coude (en haut de l’avant-bras) et au poignet.
  • Amenez doucement l’épaule en direction de la tête jusqu’à ce que la main soit au niveau de l’oreille. Revenez doucement.

 

2- Flexion/extension du coude

 

 

  • Prenez le poignet dans une main et stabilisez le coude avec l’autre.
  • Pliez lentement le coude puis dépliez-le en vous assurant de le bouger dans toute l’amplitude de mouvement disponible sans douleur.

 

3- Flexion du genou et de la hanche

 

 

  • En vous tenant près de la personne, tenez la plante du talon d’une main et soutenez la jambe avec une prise englobante avec l’autre main.
  • Amenez le genou vers la poitrine à une hauteur confortable, puis ramenez la jambe lentement.

 

Exercices assistés

 

À savoir :

  • Ici, la personne participe activement à l’exercice
  • L’utilisation de matériel ou son propre corps (autre bras) est utilisé pour aider à compléter le mouvement. Par exemple, une serviette ou un bâton peuvent être utilisés.
  • Il ne devrait pas y avoir de douleur.
  • Les capacités et la tolérance doivent être respectées.
  • Vous pouvez encourager ou débuter le mouvement avec votre proche pour le stimuler.
  • Le nombre de répétitions va varier d’un individu à l’autre et de son état général. Habituellement, la personne peut faire 1 à 2 séries de 10 répétitions. Selon son état, 1 seule série peut être suffisante.

 

Voici quelques exemples d’exercices assistés :

 

1- Flexion de l’épaule assistée

 

 

  • En prenant un de ses poignets ou en croisant ses doigts, la personne amène ses bras vers le haut dans une zone confortable, puis les descend tranquillement en contrôlant son mouvement.

 

2- Flexion du genou et de la hanche assistée

 

 

  • À l’aide d’une serviette, la personne amène son genou vers sa poitrine à une hauteur confortable, puis ramène sa jambe lentement. Elle peut glisser son pied sur le matelas.
  • Placez la serviette pour votre proche au besoin.

 

Exercices actifs

 

À savoir :

  • Les exercices actifs sont réalisés entièrement par la personne exécutant les exercices.
  • Il ne devrait pas y avoir de douleur.
  • Les capacités et la tolérance doivent être respectées.
  • Le nombre de répétitions va varier d’un individu à l’autre et de son état général. La personne peut faire 2 à 3 séries de 10 répétitions. Selon son état, 1 seule série peut être suffisante.

 

Voici quelques exemples d’exercices actifs : Physiotec | Physiotherapy Home Exercise Software

 

1- Flexion plantaire/dorsale de la cheville

 

 

  • Encouragez votre proche à mobiliser activement ses chevilles en pointant les orteils puis en les ramenant vers lui en sollicitant la cheville.

 

2- Renforcement des quadriceps

 

 

  • Avec une serviette ou une oreiller sous le genou, invitez votre proche à pousser son genou dans l’oreiller en contractant les muscles du devant de sa cuisse (quadriceps).
  • Maintenez la contraction 5 à 10 secondes si possible, puis relâchez.

 

3- Abducteurs de la hanche

 

 

  • Sollicitez votre proche pour que celui-ci ouvre la jambe vers l’extérieur en glissant le talon sur le lit. Les orteils sont dirigées vers le plafond, la jambe ne doit pas tourner.
  • La personne peut alors maintenir la position quelques secondes, puis ramener la jambe tranquillement au milieu.

 

Dans cet article, nous avons pu voir quelques exemples d’exercices passifs, assistés et actifs dans le but de prévenir le syndrome d’immobilisation. Pour plus de conseils sur les techniques de mobilisation ou pour avoir un programme d’exercices adapté à la condition de votre proche, n’hésitez pas à consulter un de nos professionnels de la physiothérapie chez Physiothérapie S. Mobile!

 

Daphné Masson T. phys

 

 

Sources :

Ministère de la santé et des services sociaux du Québec, Syndrome d’immobilisation – Fiche clinique « Autonomie » – Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier, 2011

Pras, D. Bouaziz, P.-M. Tardieux, S. Bailleux, Syndrome d’immobilisation : conséquences et stratégies préventives,NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie, Volume 5, Issue 27,2005,Pages 46-51,

Images : Physiotec