Vous est-il déjà arrivé que votre proche soit longuement hospitalisé ou encore alité longtemps à la maison pendant plusieurs jours en lien avec une condition médicale? Cette période peut alors se transformer rapidement en syndrome d’immobilisation. Pour tout savoir sur ce syndrome, nous vous invitons à poursuivre votre lecture.

 

Qu’est-ce que le syndrome d’immobilisation?

 

À ce jour, le syndrome d’immobilisation est le résultat de l’alitement prolongé, donc d’être couché au lit pendant plusieurs jours/semaines ou encore de la réduction des mouvements en général. Le syndrome d’immobilisation peut s’installer suite à une condition aigue ou une condition chronique. D’ailleurs, l’immobilisation est parfois temporaire ou alors parfois permanente.

 

Les principales causes

 

Certaines conditions aiguës et aussi la décompensation d’une condition chronique avec un alitement prolongé (condition neurologique, musculosquelettique, cardio-pulmonaire, etc.) peuvent mener à un syndrome d’immobilisation.

De plus, les maladies systémiques graves (exemple : cancer métastatique) ou autres tels que les effets secondaires de la médication, une prescription médicale d’un repos complet au lit, etc, font eux aussi partie des causes du syndrome.

 

Les facteurs qui influencent le syndrome

 

Le syndrome d’immobilisation varie selon différents paramètres tels que la maladie ou condition responsable de l’alitement, la présence de conditions associées (autres maladies de la personne) et le comportement de la personne (personnalité, présence ou non de troubles cognitifs).

Toutefois, il variera aussi selon la prise en charge du personnel soignant (soins et services reçus), la durée de l’alitement dans le temps, le degré d’immobilité ou encore, les complications.

Les conséquences et complications de l’immobilisation

 

  • Douleurs
  • Troubles cognitifs tel que la désorientation
  • Troubles de l’humeur comme l’anxiété, l’état dépressif etc.
  • Plaies de pression : L’alitement prolongé peut causer des plaies de pression au niveau des repères osseux. Les régions les plus exposées sont le sacrum et les talons. Ce n’est pas quelque chose à négligé, car il peut y avoir de la douleur et la plaie peut même mener à la mort des tissus si elle se détériore.
  • Troubles du contrôle postural : C’est-à-dire, des troubles caratérisés par une tendance à la rétropulsion (tendance à aller vers l’arrière) en position assise ou debout.
  • Rétractions articulaires : L’enraidissement des articulations peut survenir, ce qui amène une perte d’amplitude du mouvement. Les genoux et les chevilles sont surtout touchés.
  • Amyotrophie de non utilisation : La perte de masse musculaire peut aussi être une conséquence de l’alitement. La fonte musculaire se retrouve surtout au niveau des fessiers et des quadriceps.
  • Troubles des sphincters : La constipation sévère peut occasionner un fécalome. Ce dernier est en lien avec un transit intestinal ralenti, ce qui amène des selles sèches qui peuvent s’accumuler pour former une boule de matière fécale et qui ainsi limite l’évacuation des selles. L’incontinence urinaire peut aussi être une conséquence de l’immobilisation.
  • Complications broncho-pulmonaires : Avec la diminution du mouvement respiratoire et l’accumulation de sécrétions, des pneumonies ou autres atteintes respiratoires peuvent survenir. Par exemple, des pneumonies d’aspiration en lien avec des troubles de la déglutition.
  • Perte d’autonomie : En lien avec l’alitement prolongée, il pourrait y avoir une perte d’autonomie fonctionnelle nécessitant une réadaptation pour retrouver, selon le potentiel, les capacités aux transferts, à la marche, etc.
  • Thrombose veineuse : La présence de d’autres conditions associées avec l’alitement peut accroitre le risque de thrombose (caillot de sang qui se forme dans une veine).
  • Etc.

 

Comment le prévenir?

 

Maintenant que nous savons les conséquences possibles, questionnons-nous sur comment prévenir tout cela.

Il faut BOUGER!

Il faut tout d’abord mettre en place des interventions en prévention et mobiliser la personne dès que possible!

Sachez que pour prévenir un syndrome de l’immobilisation, une approche interdisciplinaire est recommandée. Par exemple, à l’hôpital ou en milieu de soin, tous les intervenants sont sollicités à travailler en équipe pour mettre des interventions en place. C’est-à-dire, les médecins, infirmières, préposés aux bénéficiaires, professionnels en physiothérapie, ergothérapeutes, etc.

Évidemment, le suivi infirmier et médical est primordial pour coordonner les soins, soulager la douleur, surveiller l’intégrité de la peau, et pour la surveillance des diverses complications possibles au niveau broncho-pulmonaire, etc.

Toutefois, au niveau physique, il y a plusieurs choses qui peuvent être mises en place en prévention.

 

Éléments physiques

 

  • Mobiliser la personne au lit en maximisant sa participation aux 2 heures.
  • Assurer une bonne posture au lit.
  • Inciter la personne à participer, selon ses capacités, dans les activités de la vie quotidienne (soins d’hygiène, alimentation, etc.)
  • Stimuler la personne à mobiliser ses jambes et ses bras activement ou l’aider passivement.
  • Débuter des exercices de mobilité et de renforcement au lit et inclure des exercices chaque jour.
  • Lever la personne dès que possible pour la prise de repas et pour aller à la toilette.
  • Inclure de courtes périodes de marche dès que possible.
  • Prise en charge en physiothérapie.

 

Autres éléments

 

  • Encourager la personne à bouger
  • Lui nommer les progrès réalisés
  • L’utilisation d’un matelas thérapeutique ou préventif (pour préservation de la peau)
  • Coussins de positionnement et autres aides techniques

 

Quels exercices privilégier?

Des exercices passifs, assistés et actifs peuvent être faits au lit. Dans la 2e partie du blogue, vous pourrez les voir en détails.

Pour d’autres questions, N’hésitez pas à communiquer avec nous! Contact – Physiothérapie SMOBILE (physiotherapiesmobile.com)

Daphné Masson / T.phys.

 

Sources pertinentes :

Ministère de la santé et des services sociaux du Québec, Syndrome d’immobilisation – Fiche clinique « Autonomie » – Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier, 2011

Syndrome d’immobilisation – Fiche clinique « Autonomie » – Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier – Publications du ministère de la Santé et des Services sociaux (gouv.qc.ca)

Pras, D. Bouaziz, P.-M. Tardieux, S. Bailleux, Syndrome d’immobilisation : conséquences et stratégies préventives,NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie, Volume 5, Issue 27,2005,Pages 46-51,

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