Chaque jour aux nouvelles nous entendons parler de problématiques en lien avec les soins administrés à nos aînés. Entre autres sont mentionnés la pénurie de main d’œuvre, les listes d’attentes, le manque de soin à domicile ou dans les résidences, les coupures dans le budget de la santé, etc. La population vieillissante coûte de plus en plus chers aux contribuables. Mais pourquoi le vieillissement engendre-t-il autant de coûts? Le tout s’explique par un terme de plus en plus courant dans la littérature gériatrique: La fragilité.
Aînés fragiles et aînés robustes
La médecine gériatrique classifie les aînés dans deux grandes catégories soit, les aînés fragiles ou les aînés robustes. Les aînés fragiles présentent certaines atteintes physiologiques et/ou psychologique qui les rendent vulnérables. Cela rend leur adaptation à différentes situations plus difficile. Comparativement aux aînés robustes, les personnes âgées fragiles ont un risque plus élevé de chutes et sont plus susceptibles de subir des fractures à faible traumatisme.[1] De là, le risque d’une perte d’autonomie à la suite d’un événement, même mineur, devient très élevé. Un aîné robuste aura plus tendance à adopter de saines habitudes de vie et aura une plus grande capacité d’adaptation. En d’autres mots, pour une même maladie, ou un même accident, l’aîné robuste reprendra plus facilement le cours normal de la vie tandis que l’aîné fragile, subira une perte d’autonomie et aura un plus grand risque de ne pas retrouver les capacités qu’il avait avant l’incident.
Facteurs de risques
Voici les principaux facteurs de risque ayant un impact sur le développement de la fragilité chez la personne âgée :
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- Sa condition physique
- L’environnement
- Sa sphère sociale
- La maladie
La condition physique et la fragilité
Tout d’abord, considérons comment la condition physique d’une personne aura un impact sur le développement de la fragilité. Une personne âgée qui a un mode de vie actif et qui poursuit la pratique de certaines activités physique a moins de chance de présenter des troubles d’équilibre ou des faiblesses importantes. En contrepartie, une personne inactive présentera inévitablement certaines pertes au niveau de sa force physique, de son équilibre et de son endurance. Cela augmente son risque de chutes et de fractures ainsi que son niveau de perte d’autonomie. En cas d’incident, il faudra non seulement rétablir non les pertes de capacités physiques causés par la chute ou la fracture, mais aussi les pertes de force physique qui étaient déjà présentes.
L’environnement et la fragilité
L’environnement peut avoir une influence sur si une personne âgée développe de la fragilité. Entre autres, les éléments à considérer sont son lieu de résidence, la composition de son ménage et sa situation financière.
Prenons par exemple une personne âgée qui vit seule en région éloignée avec peu ou pas d’accès à des services et des activités. Lorsque surgit une problématique plus importante (par exemple: une maladie, une chute ou une fracture) le manque d’accessibilité à des ressources rends difficile la possibilité de consulter un spécialiste. Son environnement la rend plus à risque de devenir un aîné fragile.
En comparaison, une personne âgée vivant près d’une métropole avec un accès facile à des activités et des services sera en meilleure position pour prévenir la fragilité. La proximité d’activités, de l’épicerie, de la pharmacie et des restaurants lui permettra de maintenir un rythme de vie actif. De plus, cette personne pourra rapidement avoir accès à des ressources lorsqu’une problématique surgira.
La sphère sociale et la fragilité
La sphère sociale est un des facteurs de fragilité chez l’aîné le plus important et malheureusement le plus souvent mis de côté. Une personne âgée souffrant d’isolement sera sous-stimulé. Par conséquence, elle risque de développer des troubles cognitifs qui, par la suite, engendrera des pertes physiques. L’absence d’un réseau social adéquat et/ou d’un environnement favorable qui pourrait l’aider à récupérer suite à un incident (par exemple, une chute ou une fracture) résulte souvent en une perte d’autonomie complète. L’aîné se retrouve en état de dépendance. En d’autres mots, un aîné dans cette situation ne pourra pas retourner dans son milieu de vie puisqu’il n’aura pas le soutien nécessaire à la remise sur pied.
La maladie et la fragilité
Le dernier facteur à considérer en lien avec la fragilité est la maladie. Il va de soi qu’une personne qui a déjà des problèmes de santé sera plus susceptible de développer une perte d’autonomie à la suite d’un stress ou d’un accident qu’une personne en bonne santé physique et/ou en bonne santé psychologique.
Prévenir la fragilité
Plusieurs facteurs intrinsèques et extrinsèques peuvent avoir un impact important sur la fragilité de nos aînés. Nous savons aussi que plus une personne est fragile plus son risque de développer une perte d’autonomie à la suite d’un stress ou d’un incident/accident est élevé. Alors quelle est la solution?
Notre meilleur outil, je crois, serait d’investir dans la prévention. La majorité des facteurs de risques peuvent être modifiés, voir effacés en adoptant une approche plus proactive. Nous pourrions agir sur ces facteurs avant même leur apparition et de là, diminuer le nombre de personnes âgées fragiles. Par le fait même, la proportion de personnes présentant une perte d’autonomie et un état de dépendance serait lui aussi appelé à diminuer.
Nous aimerions travailler avec vous afin de prévenir un état de fragilité. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour fixer un rendez-vous.
Petite réflexion
D’ici 2030, le nombre de personnes de 65 ans et plus représentera plus du quart de la population québécoise alors qu’en 2013, c’était le sixième.[2]
Notre système de santé actuel est basé sur des soins curatifs. C’est-à-dire, lorsque la personne présente un problème, elle consulte pour se faire soigner. Il y a peu d’effort et d’argent mis sur la prévention. Mais pourquoi attendons-nous d’être malade pour se prendre en main? Qu’arriverait-il si nous décidions de travailler en amont de ces problèmes ? Le vieillissement de notre population est inévitable et ce pourcentage ne fera qu’augmenter dans les prochaines années. Mais qu’arriverait-il si ceux-ci étaient majoritairement en santé et vivaient dans leur domicile? N’amoindrirait-on pas la charge sur notre système de santé?
Sarah Morin/Propriétaire TRP
[2] Gouvernement du Québec : Les aînés du Québec : Quelques données récentes